Conditions de possibilité de construction du concept darwinien de la sélection naturelle en 6ème primaire (Belgique) : une étude de cas
Jean-François Poncelet  1@  , Christian Orange  2, *@  , Jean-Christophe De Biseau  1, *@  
1 : Unité de didactique de la biologie  -  Site web
CP 160/12 50, avenue Franklin Roosevelt 1000 Bruxelles -  Belgique
2 : Service des Sciences de l'Education, Université Libre de Bruxelles
* : Auteur correspondant

Depuis quelques années déjà de nombreux didacticiens proposent, en réponse à un constat d'échec de la programmation actuelle des apprentissages, de débuter l'apprentissage de la théorie de l'évolution et plus particulièrement de la sélection naturelle dès la fin du cursus primaire. Cette proposition renvoie à un nécessaire questionnement didactique sur la définition du modèle de la sélection naturelle qui doit être l'objet d'apprentissage et sur les modalités de sa construction de la part des élèves. Dans cette étude de cas, nous tenterons d'étayer cette proposition en choisissant d'envisager l'apprentissage de ce concept à partir du cadre théorique de la problématisation. La séquence forcée que nous avons proposée aux élèves implique donc de développer un modèle explicatif articulant différentes nécessités construites en réponse à un problème de modification morphologique d'une population au cours du temps. En accord avec les notions scientifiques vues à ce niveau scolaire, nous avons décidé d'outiller les élèves avec un cadre conceptuel de type darwinien. Pour des raisons de faisabilité, il nous semblait en effet illusoire de leur proposer de travailler avec les notions de gènes, d'allèles et de fréquences qu'ils n'ont, jusqu'ici, jamais abordées. A partir d'analyses conceptuelles et épistémologiques, d'analyses de l'évolution des objets du discours, d'analyses de l'argumentation et de sa dynamique menées sur les débats collectifs permettant de traiter le problème en classe, nous avons pu mettre à jour l'existence de plusieurs modèles explicatifs repris sous la forme d'espaces de contraintes. Certains d'entre eux mettent en jeu l'obstacle du finalisme. Un autre modèle explicatif construit lors des débats se rapproche néanmoins d'une conception darwinienne de la sélection naturelle. Il semblerait que cette construction s'appuie notamment sur des outils insérés dans le canevas de départ de l'activité. Ces derniers semblent permettre la construction d'une conception mobilisable du processus de variation morphologique héréditaire. Cependant aux termes de l'activité, les élèves sont dans l'incapacité de valider l'un des modèles qu'ils ont construit faute d'instruments conceptuels suffisants.


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