Les difficultés des élèves face au langage du chimiste
Sophie Canac  1, *@  , Isabelle Kermen  2, *@  
1 : Laboratoire de Didactique André Revuz  (LDAR)  -  Site web
Université d'Artois, Université Paris VII - Paris Diderot : EA1547, Université de Rouen, Université de Cergy Pontoise, Université Paris XII - Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC)
Université Paris Diderot - Paris 7 Bâtiment Condorcet, 10 rue Alice Domon et Léonie Duquet, Case Courrier 7086 - 75205 Paris Cedex 13 -  France
2 : Laboratoire de Didactique André Revuz  (LDAR)  -  Site web
Université d'Artois, Université Paris VII - Paris Diderot : EA4434, Université de Rouen, Université de Cergy Pontoise, Université Paris XII - Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC)
Université Paris Diderot - Paris 7 Bâtiment Condorcet, 10 rue Alice Domon et Léonie Duquet, Case Courrier 7086 - 75205 Paris Cedex 13 -  France
* : Auteur correspondant

L'apprentissage du langage de la chimie est une difficulté pour les élèves dont les enseignants n'ont pas toujours conscience. Les symboles utilisés en chimie sont un outil puissant permettant de travailler sur les différents niveaux de savoir : empirique, modèles macroscopiques et modèles microscopiques. Une bonne utilisation du langage du chimiste nécessite, en dehors de la connaissance des symboles, une maitrise des concepts qui sont implicitement véhiculés et un référent empirique suffisant. Nous pensons qu'il est alors nécessaire de développer un apprentissage spécifique de ce langage en lien avec les autres niveaux de savoir. Nous avons réalisé un état des lieux des difficultés des élèves à propos de l'utilisation des noms chimiques et des formules brutes. Nous avons fait passer un questionnaire à plus de six cents élèves de la quatrième jusqu'à la première année de licence. Nous avons voulu vérifier si les élèves sont capables d'associer des critères macroscopiques et microscopiques à un nom chimique ou à une formule brute. Nous avons également testé s'ils sont capables de décoder correctement une formule brute hors contexte d'utilisation et si leur interprétation persiste dans le cadre d'une réaction chimique. Moins d'un quart des élèves interrogés, tous niveaux confondus, associent correctement aux noms ou aux formules brutes des espèces chimiques eau, carbone, dioxygène ou dioxyde de carbone, les critères corps pur, mélange, atome et molécule. Si les élèves dès la seconde semblent décoder correctement une formule brute, moins de dix pour cent indiquent, dans le cas d'une équation chimique, que la formule H4O2 ne représente pas la molécule d'eau. Au vu des difficultés constatées, nous souhaitons apporter des outils aux enseignants sur l'apprentissage du langage du chimiste, notamment en élaborant une nouvelle ressource sur l'enseignement de la formule brute en lien avec l'histoire de la chimie.


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