: L'enjeu de cette recherche est d'examiner une question, traditionnellement traitée par les études sociologiques, relative à la co-construction du genre et des savoirs en classe de sciences. C'est ainsi une contribution à la compréhension des moyens par lesquels, en classe, des stéréotypes sexués sont transmis entre élèves et en quoi les savoirs en jeu, au cours des interactions didactiques, peuvent être modifiés, transformés ou altérés par ce déterminant genré. Nous analysons finement, au sein d'un groupe d'élèves, des interactions didactiques autour de savoirs biologiques, à l'école élémentaire (grade 5) au prisme du genre. Ces interactions sont regardées du point de vue verbal, compris comme les échanges entre protagonistes, et non verbal, entendu comme les gestes : appropriation du matériel et son usage, occupation des espaces sonores, sociaux. Cette étude de cas propose une méthode d'analyse permettant de repérer la dynamique des positionnements de genre des élèves en mobilisant d'une part, des descripteurs des interactions didactiques entre élèves, repris de la théorie de l'action conjointe en didactique (Sensevy, 2011), et d'autre part le concept de positionnement de genre (Amade-Escot et al, 2012) entre deux pôles (masculin et féminin). Les résultats de cette étude de cas, expliquant des mécanismes par lesquels des filles et des garçons construisent, en contexte, un certain rapport sexué aux sciences du vivant et à leurs pratiques, semblent montrer la pertinence du positionnement de genre pour comprendre l'avancée du savoir en sciences.